vendredi 16 février 2018

Des larmes de bronze








Elle est comme ça Kim Boutin, elle pleure. Il y a quelques mois, elle a pleuré pour sa qualification et en même temps pour celles qu’elle a privé d’une participation olympique en les dépassants. Aux séances de qualification à Montréal, lorsqu’elle est arrivée dans le salon V.IP. où nous étions moi et Christine Boudrias, c’est en pleurant qu’elle a fait son entrée. En fait, ce que je retiens de Kim est un visage en pleurs, je ne connais que ça d’elle. De sorte que l’on a constamment envie de lui donner un câlin. Christine Boudrias est double médaillée olympique, elle aussi en patinage de vitesse. Elle est porte-parole pour Musicdream et Videodream. Nous étions là tous les deux pour voir les qualifications de Kim et aussi, parce que Christine a été invitée à faire partie du lot des anciens patineurs à être présentés au centre de la glace en compagnie des qualifiés. Juste avant de prendre la photo ici bas, (Kim à gauche et Christine à droite), j’ai senti en lui serrant la main que son parcours olympique allait être celui d’une guerrière d’apparence fragile mais voué aux plus grands événements. Quelque chose de connu en moi s’est mouvé. J’appelle ces êtres d’exception, les porteurs.


Christine a un parcours aussi courageux. Elle a remportée la médaille d’argent au relais à Lillehammer en 1994 après avoir passé près de la mort dans une compétition où Isabelle Charest lui a tranché la cuisse dans une double chute. Et, la médaille de bronze à Nagano en 1998 après avoir vu sa mère mourir d’un cancer. Ces artistes de la compétition ont parfois des parcours qui sembles supérieurs à ce qu’elles peuvent supporter dans leur apparence fragile.  

Pour Kim, je suis renversé de ces menaces dégénérées qui la prive de recevoir les appréciations qu’elle mérite sur les réseaux sociaux car il a fallu avec sagesse, fermer ses comptes. Ça reste ébranlant pour toujours. Je n’ai rien compris à cette attitude arriérée. S’il y a un peuple qui aurait pu être en indignation, s’aurait dû être le Québec pour avoir vu Marianne St-Gelais se faire disqualifier sur un faux départ dans une triple chute. Et si vraiment il faut être démesurément en rogne, ce serait logiquement envers les arbitres pour leur décision et surement pas envers les habiles patineuses qui tentent de prendre place à l’intérieurs d’une pièce de dix cents qui roule à 50 km/heure dans une zone scolaire. Le Québec n'a fait aucunes menaces ni envers l'un ou l'autre. Mieux que ça, Marianne était là pour accueillir Kim et finalement pour pleurer avec elle de sa réussite.

En 1994 Christine à chutée en plein jeux olympiques. Une touche est possible au relais et les disqualifications ont quand même permis à l’équipe de remporter la médaille d’argent que Christine a été incapable d’apprécier totalement même sur le podium. Sa chute lui revenant constamment à l’esprit. Dans la solitude de sa chambre, elle a lancé sa médaille dans le fond d’un tiroir pensant qu’elle ne la méritait pas. Jusqu’au jour où sa mère a eu la brillante idée de proposer que sa médaille, elle ne la méritait peut-être pas juste pour cette unique course mais bien pour la totalité de toutes ses courses qui l’ont conduit jusqu’à cet événement. 
Comble d’aventure, c’est justement cette médaille que c’est fait voler Christine dont le détrousseur repentant a rapporté quelques jours plus tard, rongé par une honte inavouable. Les leçons de courage pour les porteurs ne sont jamais à demi.






Christine Boudrias et Tania Vicent en 1998 à Nagano - Médaille d’argent au relais en patinage de vitesse courte piste.




Jean-Bruno Gagnon
Alchimiste en musique inspirant l'Auto-Guérison


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